La rue saint Maurice est une rue très agréable bordée de maisons du XVII, XVIII et XIX ème siècles. La pente y est très accentuée, elle monte en droite ligne vers la crète de la "montagne". En haut de la rue se révèle un paysage magnifique sur le bourg, la plaine du Porzay et la baie de Douarnenez. La lumière y est toujours différente, d'ailleurs les peintres y ont souvent planté leurs chevalets comme Désiré Lucas, Emile Simon, Maxime Maufra...
Cette rue est une ancienne voie romaine et aussi une partie de l'ancienne route royale menant de Quimper à Brest. Jusqu'au début du XX ème siècle, elle était pavée, elle débouche en haut de la place dans sa partie sud-est.
En 1977, elle a été transformée en une jolie petite rue anglaise par l'équipe de Roman Polanski pour son film "Tess". C'est à cette époque que les lignes téléphoniques et éléctriques ont été enterrées.
Beaucoup de maisons ont subit des transformations au XIX et XX ème siècles ; un étage rajouté, des fenêtres agrandies... Nous allons essayer de voir certains détails qui nous parlent un peu de la vie des Locronanais,...jadis.
Ici, nous pouvons remarquer que des lucarnes ont été rajoutées au XX ème siècle et que les ouvertures du bas ont été agrandies. L'accolade décorative des linteaux n'est plus adaptée aux fenêtres.
Regardez, la façon ancienne de faire les joints, ils sont en relief par rapport aux pierres et étaient blanchis tous les six ans à l'occasion de la grande Troménie, pour égailler un peu les façades austères de granit.
Une ancienne enseigne de forgeron est sculptée sur une pierre d'encadrement d'une fenêtre. Elle représente un fer à cheval, un marteau et une tenaille, tous les symboles d'une profession.
C'était la rue des petits artisans.
Nous pouvons remarquer aussi les restes de chaulage dans certains encadrements de fenêtres. Les ouvertures étaient petites, donc pour faire entrer le plus possible de lumière, les anciens blanchissaient leurs embrasures.
Ici, se voit la façon dont elles étaient obstruées.
La majeur partie des battants est en bois, il y a très peu de verre, c'était un matériau très cher. Pour faire entrer la lumière, il fallait donc ouvrir. D'où, l'étroitesse des ouvertures pour empêcher la pluie, le vent, ou d'autres intrus de rentrer!
Un calvaire est sculpté sur le jambage d'une porte. C'est un symbole de protection. Il était représenté pour empêcher le mal de franchir le pas de porte.
Une sculpture à l'état d'ébauche, est insérée dans le mur de l'école. C'est une vierge donnant la vie. L'enfant sort de son ventre par le nombril. Cette statue proviendrait de la chapelle saint Maurice qui se trouvait plus haut dans la rue. De cette chapelle, il ne reste qu'une croix aujourd'hui.
C'est un très beau symbole que de trouver cette mère donnant le jour dans le mur d'une l'école. Cet enfant qui tend son corps vers l'extérieur, vers les expériences de la vie, vers la connaissance, vers un monde encore pour lui inconnu...
Et, nous voici à son sommet, nous nous retournons...et là,...s'offre à nous ce panorama. L'enchevêtrement des toitures des maisons et de l'église, se détache du plus joli fond que nous puissions imaginer, une mosaïque de champs qui compose la plaine du Porzay, le bleu de la la baie de Douarnenez, ainsi qu'au loin les pentes austères de la "montagne" du Menez-Hom...