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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 06:53

 

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Sur le métier, la navette file de gauche à droite et de droite à gauche... 

Nous, nous écrivons de gauche à droite. Mais fut-ce toujours le cas ? ? 

Rappelons les origines du mot texte. Texte vient de textus qui signifie tisser. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que, de même que la navette allait et venait dans un sens et dans l'autre sur le métier, on écrivait, dans l'Antiquité, selon le même mouvement d'aller-retour... Ainsi certaines anciennes écritures (grecque, étrusque... ) illustrent cette manière de faire. Le grec s'écrivit tout d'abord de droite à gauche puis dans les deux sens, et enfin de gauche à droite.

 

 

 

Paris musée du louvre

Paris, musée du Louvre. 

 

 

On appelle cette technique, l'écriture en boustrophédon. Le mot vient de  bous<boeuf et de strophé<action de tourner. Ainsi les sillons dans les champs sont à l'image de l'écriture. Et la charrue s'accorde à la navette.


c-Musee-des-Civilisations-de-l-Europe-et-de-la-Mediterra.jpg

 

"...Puis dans le vent nous nous en retournâmes

 

A nos pieds roulaient les châtaignes

tneiaté seugob sel tonD

Comme le coeur blessé de la Madone

uaep al tue elle is etuod no tonD

Couleur des châtaignes d'automne. "

 

                                                                                     Apollinaire, Alcools,  

                                                                                    "Rhénane d'automne"

                                                                                     en traduction de style "boustrophédonique"...


 

 

 

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 18:59

DSC05825Cette semaine deux équipes de la télévision ont été intéressées par l'activité du tissage.

Mes deux nièces en ont profité pour montrer leurs connaissances dans le croisement des fils. C'est vrai qu'il y a beaucoup à montrer tant dans le travail de la plante de lin pour arriver au tissu, que dans la pratique du tissage proprement dite.

La première équipe faisait un reportage sur Locronan, elle voulait en apprendre un peu plus sur le tissage qui a fait la grande richesse du bourg. Le sujet devrait passer courant mai 2012 sur nos petits écrans, le thème de la série serait "Les plus beaux villages de France" sur la chaîne Arte.

La seconde était plus à la recherche d'une passion et de la vie de l'atelier. Ce reportage serait dans la série "Douce France", toujours sur Arte, programmée en décembre 2011 ou janvier 2012. DSC05830

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 12:34

Un évènement important a lieu tous les seconds dimanches de juillet à Locronan, il s'agit de la Troménie.

La Troménie, TRO MINIHI signifie le tour de la propriété monastique, de l'espace sacré. Tous les six ans, la grande Troménie, d'une longueur de 12 km, s'effectue pendant toute une semaine. Cette année, c'était la petite (5 km), elle ne se fait qu'une seule fois le dimanche. Cette procession est en l'honneur de saint Ronan, le saint fondateur de Loc Ronan et aussi le saint patron des tisserands. C'est grâce à son culte, aux nombreux pèlerins et aux largesses des ducs de Bretagne que pu se créer l'activité de toile à voile qui fit la richesse de la ville du XV ème siècle au début du  XVIII ème siècle.

Voici sa légende :

 

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Saint Ronan serait venu d’Irlande, où d’après la tradition populaire il était évêque, aux VIIe ou VIIIe siècles.

DSC04322Guidé sur les flots par un ange, il a navigué sur une embarcation en pierre. Son premier arrêt fut à Saint-Renan dans le Léon. Il y construisit un ermitage, son renom grandit très rapidement. Mais fatigué de l’affluence des visiteurs, il décida de se retirer en un lieu plus reculé. Ce qui le fit arriver dans la forêt du Névet, au lieu où se dresse aujourd’hui le bourg de Locronan.

 

 

 

 

 

 

 

Là, il fit la connaissance d’un paysan qui l’aida à l’édification de sa cellule. Une grande amitié s’installa entre les deux hommes. Saint Ronan l’instruisit aux messages de la nouvelle religion dont il était porteur. Mais cette relation n’était pas du goût de sa femme, la Keben qui voyait DSC04319son mari la délaisser de plus en plus. Les travaux des champs s’en ressentaient. Fort de son bon droit elle interdit à son mari de fréquenter cet homme qui l’éloignait de ses devoirs.

 

 

DSC04316Un jour, une brebis du troupeau fut capturée par un loup. Le paysan se rappelant son ami Ronan alla le trouver. Ronan, ému par sa détresse, fit une prière et le loup ramena la brebis vivante. Le paysan heureux du miracle, et émerveillé du pouvoir de Ronan et de son dieu, se fit immédiatement baptiser. Ceci ne fut pas du tout du goût de sa femme, qui se mit dans une colère folle.

 

 

DSC04314Après cet événement, la réputation du saint homme grandit dans la région. Les malades accouraient de toutes parts en espérant la guérison. Tous ces évènements ne firent qu'accentuer la rage de la mégère. Elle accusa l’ermite d’être un sorcier : tous ces miracles seraient dus à la magie pour prendre possession des âmes de ces malheureux. Elle raconta qu’il pouvait de surcroît se transformer en loup, il serait loup-garou. Elle donna pour preuve la disparition de sa fille depuis plusieurs jours. Elle avait vu Ronan rôder près de sa maison, c’est donc lui, changé en loup, qui l’aurait dévorée. Sa douleur était si grande, ses cris si perçants, qu'ils arrivèrent aux oreilles du roi Gradlon. DSC04307Il ne resta pas DSC04297insensible aux malheurs de l’infortunée, qui après avoir perdu son mari, perdait aussi son seul enfant. En plus, il ne pouvait pas laisser errer dans son pays un personnage aussi terrible, avec des pouvoirs aussi grands. Il fit donc arrêter Ronan, le fit emmener devant lui sous bonne garde, et là, pour faire éclater la vérité, lâcha sur lui deux dogues féroces. Mais au lieu d’attaquer et de dévorer l’anachorète, ils devinrent doux comme des agneaux, au seul signe de la Croix. Gradlon, impressionné par ce prodige, fit comparaître devant lui Ronan. Ayant un doute sur sa culpabilité, il lui demanda où se trouvait la petite fille. Là, Ronan, lui dévoila le complot diabolique qui avait germé dans le cerveau tourmenté de la pauvre femme. Elle avait enfermé sa fille dans un coffre. Mais, ce n’était pas une mauvaise mère car elle lui avait laissé de quoi se nourrir. Une fois débarrassée de Ronan, elle aurait pu la libérer, sa vie aurait alors retrouvé son cours normal, d’avant la venue du saint. Ronan fit chercher le coffre caché sous un tas de paille au logis de Keben. Il l’ouvrit devant Gradlon ; Oh stupeur ! la petite était morte étouffée. Ronan la prit en pitié et la ressuscita. Il fit aussi en sorte que sa mère, la Keben, ne soit pas ennuyée par la population prête à la lapider. Après ces évènements, la vie de Ronan, en ces lieux, ne retrouva pas sa tranquillité, entre ceux qui venaient le voir pour obtenir guérison, et les calomnies de Keben l’accusant d’avoir essayé d’abuser d’elle.

DSC04299 Fatigué, le saint alla se réfugier à Hillion près de Saint Brieuc. Là bas il mourut.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DSC04300 Les diocèses de Quimper, Léon et Saint Brieuc se disputèrent sa dépouille. Avoir la sépulture d’un si grand saint sur ses terres était source de grands bienfaits. Aucun n’arrivait à se mettre d’accord, car ils voulaient garder le corps en entier. Enfin le seigneur de Cornouaille eut l’idée : que le saint soit mis sur une charrette tirée par des bœufs sauvages. Les bœufs s’arrêterons là où Ronan désirera avoir sépulture. Ils se mirent donc à suivre le corps. Les bœufs les conduisirent tout droit à son ancien ermitage du Névet. Sur le chemin, ils rencontrèrent la Kében lavant son linge. La pauvre femme fut excédée de voir son ennemi revenir même après sa mort. Le sang lui monta à la tête, ni une, ni deux, elle prit son battoir. Tapa si fort, qu’une des cornes se détacha et tomba ensuite au sommet de la montagne, au lieu dit « Plas ar Horn », c’est à dire « Le lieu de la corne ». Alors qu’elle continuait de les poursuivre de sa haine, la terre s’ouvrit sous elle, et elle fut engloutie en un lieu où une croix fut érigée. Devant cette croix, aucun breton ne se signa jamais, ce lieu est maudit par la mémoire la méchante femme. Puis, le convoi continua sa route et vint s’arrêter, là, où se dressait l’ermitage de Ronan.     

 

La « vita Ronani » a dû être rédigée dans les années 1159 – 1167 ou vers 1219 au moment du transfert des reliques du saint de Locronan vers la cathédrale de Quimper. Deux côtes, seulement, sont restées à Locronan. La possession de reliques d’un saint si populaire était le gage de l’afflux des pèlerins et l’accroissement de son influence.    

 

Cette légende, en fait, nous présente de façon imagée, la lutte entre l’ancienne tradition païenne, et la nouvelle religion chrétienne. L’une est représentée par Saint Ronan, et l’autre  par la Keben.

Keben devait être la grande prêtresse du lieu, ses fidèles sont représentés par son mari et sa fille qui se tournent vers la nouvelle croyance.
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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 17:20

numérisation0003WEBIl y a de cela très longtemps, vivait une jolie jeune femme à la peau blanche et douce. La vie avait tout pour lui réussir, mais, elle était malheureuse. Son coeur saignait d'amour pour un jeune laboureur, son voisin.

Elle avait tout fait pour le séduire, mais à chaque fois, le jeune homme lui répondait : "File toute la filasse qui se trouve dans mon grenier et je me marie avec toi."

La pauvre enfant n'aimait pas filer, ses doigts étaient trop tendres pour ce travail. Alors, tous les soirs dans sa chambre, elle pleurait, se lamentait sur son sort.

Une vieille fée vivait non loin de là, émue par ses pleures et ayant aussi envie de retrouver le repos, elle alla frapper à la porte de la jeune pucelle.

"Alors, mon enfant, pourquoi tous ces pleurs?"

Marion, car elle s'appelait Marion, lui fit le récit détaillé de tous ses grands soucis.

La marâtre la rassura et lui dit :

"Jeune écervelée, soucis de coeur n'a pas d'oreille, si, tu me promets de m'inviter au repas de tes noces, je filerais l'ensemble de la filasse de ton nigaud de future mari."

La jeune fille, trop heureuse, s'empressa d'accepter. La nuit suivante tout était filé. Ne vous avais-je pas dit que la vieille femme était fée, et une fée est prête à tout pour retrouver le repos!

Le paysan, Lucien, était fou de joie de posséder un si beau fil, jamais dans le pays n'avait été vu fil si fin et si soyeux. Il regarda sa promise avec envie :

"Va y avoir noce sous peu!"

Le jour arriva, tout se passait bien, les mariés étaient heureux, les convives l'étaient tout autant!!! La table bien mise, les mets...copieux...le vin, je n'en parle pas!!! Tous avaient le sourire béat, le monde était beau, tout comme eux même, ils l'étaient...

C'est sûr, dans le pays, on en parlerait longtemps!!!

Vous voyez le genre de fête, où, on est bien à l'intérieur, mais, vu de dehors...

Et là, soudain, la porte s'ouvrit, une ombre, au seuil, apparaît.

Tous se retournèrent pour voir...une vieille femme, d'une laideur, mes aïeux, entra dans la pièce parmi les convives.

Quel spectacle, les femmes se mirent à crier, les hommes, d'un bon, se levèrent, déjà deux l'empoignèrent...

La vieille femme tout sourire annonça :

"Je suis invitée par la mariée Marion. C'est moi qui ai filé toute la filasse, et je ne veux point du premier prix, je ne serais que faire d'un jeune écervelé. Mais écoutez mon histoire vous tous rassemblés. Vous me trouvez laide, sans charme. Et bien, sachez mes amis que c'est le travail de la fibre de lin et de chanvre qui m'a rendu ainsi, tous les jours que Dieu fait, je file. Et toi, jeune homme, si tu veux garder à ton épouse toute sa fraîcheur, laisse là libre de faire le travail qu'elle veut, ne l'oblige pas dans des tâches ingrates. Toi, Marion, tu l'as choisi, si à nouveau de drôles d'idées lui passent par la tête, au lieu de pleurer, de te lamenter, parle-lui, je pense qu'il a des oreilles qui peuvent écouter!"

Sur-ce, la vieille fée disparue, les convives se regardèrent, les époux s'embrassèrent.

Ce fut un mariage très heureux....numérisation0004WEB

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 20:39

jean viol 1920 elisa 1925 germain 1925 meme 1922WEBMarie Jeanne est une paysanne née en 1922. Son enfance, elle l'a passée dans une famille de laboureur du pays de Quimper. Une vie simple auprès de ses parents et de sa grand-mère qui savait filer la laine en racontant des histoires.

Comme toutes les petites filles de son âge, elle allait à l'école. Mais, il faut vous dire qu'à cette époque, il se passait de drôles de choses... Le breton devait disparaître, langue du passé, de l'obscurantisme, langue du repli sur soi...

Alors, l'école était sévère avec les jeunes filles surprises à parler breton. Ces jeunes filles,     futures mères qui transmettraient leur langue à leurs enfants. Quand elles étaient prises à parler la langue de leurs parents, on leur imposait le "symbole", signe honteux s'il y en avait. A leur cou, on attachait un vieux sabot. Un jour, Marie Jeanne honteuse et en colère de cette injustice, jeta dans un acte de rébellion total, le sabot, tout ce symbole, par dessus le toit du préau dans un cri

"Je ne suis pas un chien, je n'ai pas besoin de collier"

Aujourd'hui, elle est vieille, elle est atteinte d'alzheimer, et quand dans sa maladie quelques mots en breton lui échappe, elle bredouille, elle a honte et s'excuse.

Marie Jeanne est ma grand-mère...

et je ne rêve pas en breton!

 

 

UR YEZH, GERIOU DA SEVEL LIAMMOU
 
     Marijan a zo anezhi ur beizantez bet ganet e 1922. Tremenet eo bet ganti he bugaleaj en ur familh a labourerien-douar eus ar Vro c'hlazig. Ren a rae ur vuhez sioul ha didrouz etre he zud hag he mamm-gozh hag a ouie nezañ gloan en ur zibunañ kontadennoù.

 

Mont a rae Marijan d'ar skol e-giz an holl verc'hedigoù eus he oad. Met, dav eo deoc'h gouzout ne oa ket aes pep tra d'ar mare-se. Ret e oa d'ar brezhoneg mont da get, anezhañ, yezh an amzer dremenet, an digelennouriezh, yezh ur bed kloz serret warnañ ec'h unan.


Garv e oa lezenn ar skol gant ar merc'hed yaouank tapet o vrezhonegañ, ar merc'hed yaouank-se danvez mammoù anezho, kefridiet da dreuzkas ar yezh d'o bugale. Pa vezent tapet o komz yezh o hendadoù, e vezent mezhekaet gant ar ''simbol''. Ouzh o gouzoug e veze istribilhet ur c'hozh botez koad. Un deiz, Marijan drouk enni abalamour d'ar boazamant direizh ha mezhus-se, a stlapas ar votez dreist da doenn an disglavenn en ur choual :
  n'eus ket ur giez ac'hanon, n'am eus ket ezhomm a golier.
Kozh-kozh eo hiriv Marijan hag hi gant kleñved Alzheimer. Hiriv an deiz, pa c'hoarvez ganti
leuskel ur gomz brezhonek, e teu balbouz ha mezh dezhi hag hi oc'h en em zigareziñ...
Mamm-gozh din eo Marijan. Huñvreal e brezhoneg n'ouzon ket ober...

                                 Herve LE BIHAN- LOKRONAN
                                                               Brezhoneg gant Ronan an Henaff
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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 18:39

DSC04102A Locronan, nous avons gardé la tradition de l'arbre de mai. Le premier samedi de ce mois les jeunes du pays vont chercher un arbre, toujours un hêtre pour le planter sur la place principale. Cette fête prend son origine à l'époque celtique, et peut-être même avant. L'essence de l'arbre est un hêtre car il est le premier à avoir ses feuilles, et il annonce l'arrivée du Printemps. Cet arbre est sélectionné, coupé pour fêter cette arrivée, il est planté près du puits le seul point d'eau du bourg. Tous ces symboles pour fêter l'arrivée de cette saison, saison fécondante à tous points de vue, sortie des mois noirs de l'hiver, la terre se réchauffe, les plantes réamorcent leur croissance et dans tous les taillis les oiseaux chantent l'amour...DSC05557

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Arrive juin et la fête de la saint jean, début de l'été. Là, l'arbre est abattu, ses branches débitées, son tronc vendu aux enchères, toute la population se retrouve, des liens se tissent...

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Arrive la nuit, le feu est allumé, les gens dansent, la joie est à son comble. Les branches de l'arbre sacré produisent une flamme majestueuse, qui illumine la nuit, et là, chacun peut sentir la magie du moment, tous les soucis sont consumés par la beauté de la lumière, nous sommes prêts à cueillir les fruits que produira l'été...

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 14:08

Grâce à ce blog, des liens se tissent entre des personnes.

 

Dans ma vie aussi, j'ai l'occasion de faire des rencontres, de faire des visites guidées de l'atelier, des démonstrations de tissage.

J'ai dû rencontrer plusieurs milliers de personnes depuis que je tisse.

A chaque fois, des dialogues, des échanges se mettent en place. Souvent les personnes sont prises par le temps alors, tout cela est de courte durée.

 

J'aime le tissage car il me permet d'aborder des sujets de patrimoine, de technique. Chacun a des histoires relatives au tissage, au tissu, au vêtement.

Dans ces rencontres, je suis plus ou moins attiré par les gens, j'ai plus ou moins envie de discuter avec eux. Nous avons tous des critères pour aller ou pas vers la rencontre, nous sommes tous à la recherche de l'autre.  

 

Dans la rencontre, ne cherchons nous pas chez l'autre quelque chose que l'on a imaginé ?

Pour le trouver, on fait attention au genre de personnes, aux vêtements qu'ils portent.

C'est vrai que l'on se drape tous dans des tissus pour se protéger du temps, du regard, pour protéger notre corps des agressions venues de l'extérieur. Mais, en même temps, nous demandons à nos vêtements de raconter, de dire quelque chose sur nous. Voulons-nous être remarqués? Ou plutôt nous fondre? Ou encore montrer notre rang social...

 

Pour les anciens aussi le vêtement était très important, il racontait le statut, le pays, le village d'où venait la personne.

Le costume traditionel breton est très riche et très varié et était pour chacun un code pour reconnaître l'autre. Dans une foire, le costume permettait de savoir à qui l'on avait à faire.

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 18:25

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Linette a eu le plaisir d'accueillir plus d'une centaine de personnes venues voir sa nouvelle toile. L'inauguration s'est tenue sous le vocable associé de Ronan patron des tisserands et d'Hervé celui des aveugles et des musiciens.

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Dans la bonne humeur, d'anciennes tisserandes, des habitants de Locronan, des amis, se sont réunis pour découvrir ce nouveau lieu. Linette ne savait plus où donner de la tête.

Les musiciens ont joué toute la soirée pour le bonheur des invités, l'atelier a mêlé le rythme des instruments à celui du métier à tisser.

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Notre souhait est que :

"Dans cet atelier, les navettes passeront un à un les fils de la trame, ainsi petit à petit se constituera un tissu aux couleurs multiples.

De la même façon, cet espace, sera un lieu de rencontre, où les mots, la musique et la poésie se mêleront, et où chacun d'eux, comme la navette, passera un fil qui petit à petit nourrira la chaîne d'une vie..."

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Le buffet a lui aussi eu un très grand succès, on pouvait y déguster du gâteau breton et du pain à l'andouille...cela a tellement plu que dans quelques jours nous vous révèlerons les recettes de ces deux spécialités faites maison...

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 18:38

DSC05471L'ourdissage directe que je pratique, est une opération délicate. La qualité du tissage, surtout pour le lin, vient de son bon déroulement. Une bonne chaîne doit se dérouler facilement, avoir ses fils bien parallèles et avoir une tension régulière, même dans son avancée.

Ma technique me permet d'ourdir des chaînes de 30 mètres, au delà, les problèmes de tension se font sentir.

Pour ce faire, j'utilise une boîte à encroix. Elle est constituée de trois parties importantes.

 la première de ces parties est DSC05469le frein, il uniformise la tension des différents fils.

 

 

 

DSC05467La deuxième est le peigne d'encroix, c'est lui qui sépare mes fils, et me donne les fils paires et impaires. Il fera que les fils ne se croiseront pas avant d'arriver aux lices.DSC05475

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DSC05469La troisième est le peigne miseur, il permet de répartir régulièrement les fils sur la section. Pendant que les fils s'enroulent autour de l'ensouple, je donne un petit mouvement régulier de gauche à droite à la boîte à encroix pour éviter que les fils ne s'enroulent sur eux mêmes, et qu'ils ne s'effondrent sur les côtés. Quand ça arrive la tension des fils du début et de fin de chaque paquet sera plus grande, et cela se fera sentir dans le tissage.

 

 

 

 

Pour les matière comme la laine et le coton, la préparation demande moins de précision, la souplesse des fils fait que la chaîne arrive à se régulariser d'elle même. Par contre, le lin possède très peu de souplesse et les problèmes de tension en général ne vont qu'en s'emplifiant, et le fil finit par casser...

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 18:52

tisserand au métier vers 1905Le métier de tisserand n'a pas toujours eu bonne réputation, malgré la richesse qu'a produit leur travail du XV ème au XVIII ème siècle en Bretagne. En effet pendant cette période les toiles tissées se vendaient partout en Europe ainsi que dans les Amériques. Les toiles de chanvre Bretonnes et particulièrement les Olonnes de Poldavid (les toiles de Locronan) gréaient les vaisseaux de Hollande, de Grande Bretagne, d'Espagne, du Portugal et bien sûr de France. Les toiles de lin du Léon et de Quintin étaient recherchées par les Anglais ainsi que par les Espagnols et Portugais pour leurs colonies. Ce commerce produisit une grande prospérité qui permit la construction des enclos paroissiaux, l'enrichissement des ports. Elle mit en place aussi une catégorie aisée dans le Léon les "Julodeds", marchands tisserands qui n'hésitaient pas à établir des liens commerciaux très forts avec des pays étrangers par le mariage.

Malgré cela, les tisserands eux mêmes se trouvaient souvent dans des conditions de vie très précaires. Leur travailleur permettait d'acheter du fil, de nourir leur famille, et, c'est tout. Une mauvaise année, un problème de santé et c'était la misère.

En plus dans un monde dominé par la paysannerie, des hommes qui travaillent assis...

En Haute-Bretagne, ils avaient la réputation de manquer de courage, d'où une chanson, je vous la transcrit juste par honnêteté intellectuelle!! Vous imaginez bien, qu'elle ne reflète en rien le métier de tisserand aujourd'hui!!!

Bon, et bien j'y vais...

 

Les tes-si-ers sont pires que des évêques, (bis)

Car du lundi, ils font une fête,

 

Refrain:

Branlons la navette,

O gai, lon la,

Branlons la navette,

Le beau temps reviendra.

Car du lundi, ils font une fête 'bis)

Branlons la navette etc.

 

Et le mardi, ils vont voir les fillettes, (bis)

Le mercredi, ils graissent des galettes, (bis)

Le jeudi iz ont mal à la tête, (bis)

Le vendredi, ils branlent la navette, (bis)

Le samedi la toile o n'est point faite, (bis)

Allez à Loudia (Loudéac), compagnon que vous êtes, (bis)

Allez-y va vous qui êtes le maît'e

 

Je vous invite à aller visiter le blog d'Eléonore, il contient de très belles pages sur les tisserands dans les troglodytes link

 

 

  Bibliographie : Paul-Yves Sébillot, "La Bretagne et ses traditions", première édition 1968, présente édition 1998, Maisonneuve Larose, pp.99-102 pour les tisserands.

 

 

 

 

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Présentation

  • : Croisés de Lettres - Tissage et vagabondage
  • : Le croisement de deux passions a fait naître l'envie d'échanger sur les textes et le tissage, le fil et la lecture, où la trame et les mots se relient et s'entremêlent. Nous avons créé ce blog pour révéler ce lien très ancien, d'où notre titre, Croisés de Lettres. Toutes les inspirations sont les bienvenues! Une petite trace de votre passage fait toujours plaisir!
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Visite à Locronan...

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