L'ourdissage directe que je pratique, est une opération délicate. La qualité du tissage, surtout pour le lin, vient de son bon déroulement. Une bonne chaîne doit se dérouler facilement, avoir ses fils bien parallèles et avoir une tension régulière, même dans son avancée.
Ma technique me permet d'ourdir des chaînes de 30 mètres, au delà, les problèmes de tension se font sentir.
Pour ce faire, j'utilise une boîte à encroix. Elle est constituée de trois parties importantes.
la première de ces parties est le frein, il uniformise la tension des différents fils.
La deuxième est le peigne d'encroix, c'est lui qui sépare mes fils, et me donne les fils paires et impaires. Il fera que les fils ne se croiseront pas avant d'arriver aux lices.
La troisième est le peigne miseur, il permet de répartir régulièrement les fils sur la section. Pendant que les fils s'enroulent autour de l'ensouple, je donne un petit mouvement régulier de gauche à droite à la boîte à encroix pour éviter que les fils ne s'enroulent sur eux mêmes, et qu'ils ne s'effondrent sur les côtés. Quand ça arrive la tension des fils du début et de fin de chaque paquet sera plus grande, et cela se fera sentir dans le tissage.
Pour les matière comme la laine et le coton, la préparation demande moins de précision, la souplesse des fils fait que la chaîne arrive à se régulariser d'elle même. Par contre, le lin possède très peu de souplesse et les problèmes de tension en général ne vont qu'en s'emplifiant, et le fil finit par casser...